L’église Sainte-Anne de Gassicourt

Le quartier de Gassicourt, autrefois village, abrite un petit bijou architectural depuis le XIe siècle : l’église Sainte-Anne. Jolie église romane, elle renferme encore de belles stalles en bois et quelques décors peints.

Origines et Histoire

L’ancienne commune de Gassicourt est annexée à Mantes en 1930. De l’ancien village au passé rural, il ne reste que peu de vestiges hormis l’église Sainte-Anne. Aujourd’hui remarquablement restauré, l’édifice prenait alors place dans un ensemble conséquent de bâtiments religieux : le prieuré Saint-Sulpice de Gassicourt, propriété de l’abbaye de Cluny depuis 1074. Ce prieuré a été le centre d’une grande exploitation rurale qui s’étendait très loin dans les cantons voisins. Son église est dédiée à Sainte-Anne en 1649.

En 1738, l’église, les bâtiments, et les terres sont achetées par François de Sénozan, seigneur de Rosny. L’église devient alors paroissiale et le prieuré est détruit deux ans plus tard. Après la Révolution, elle appartient brièvement à Talleyrand. En parallèle du classement au titre des Monuments Historiques en 1862, des travaux de restauration sont entrepris. Alphonse Durand (1813-1881), architecte mantais ayant fait ses preuves à la Collégiale, est mandaté par la Commission des Monuments Historiques. Entre 1851 et 1862, il restaure le portail et le clocher, puis il dégage l’édifice des autres bâtiments entre 1872 et 1877.

L’architecture et ses trésors

L’église possède un plan simple, en forme de croix, composée d’une nef avec bas-côtés, d’un transept peu saillant surmonté d’un clocher carré et d’un chœur à chevet plat. Son plan, mais aussi ses décors sont caractéristiques du style roman. Ses sculptures extérieures puisent leurs influences dans les arts romans, normands et bourguignons. La baie circulaire qui surmonte la porte principale est l’un des plus anciens prototypes de rose en façade.

À l’intérieur, les arcs plein cintre de la nef reposent sur des colonnes massives qui présentent des chapiteaux aux décors de végétaux stylisés. Un gisant daté des années 1180, à la sculpture très raffinée, relie l’église à l’histoire de sa voisine, la Collégiale. Le même sculpteur aurait réalisé les apôtres sculptés ornant ses portails. Enfin, l’élément remarquable de cette église se tient dans le chœur : un ensemble de 32 stalles en chêne de la fin du XVe siècle. Elles présentent un décor original qui nous transmet beaucoup d’information sur la vie quotidienne de l’époque. À travers la thématique des travaux des mois, plusieurs métiers sont illustrés comme le faucheur, le semeur, ou le vendangeur. Ces scénettes évoquent également l’activité viticole de Gassicourt à cette époque. Si les bombardements du 7 mai 1944 endommagent fortement l’église, fort heureusement les objets mobiliers sont épargnés.

Ses chefs-d’œuvres au musée

Il est possible de découvrir de plus près le raffinement de la sculpture sur bois médiévale au musée de l’Hôtel-Dieu. Il conserve en outre les pièces les plus fragiles des monuments historiques mantais. La belle Vierge de Gassicourt, sculptée en un bloc de chêne au XIIIe siècle, y trône.

Plus d’informations dans la rubrique « Musée de l’Hôtel-Dieu ».