Patrimoine

"Les secrets des Martraits" - Mantes-la-Jolie Magazine - Mai 2022

Riche de vestiges médiévaux et de maisons à l’architecture remarquable, le quartier des Martraits ne fut définitivement mantais qu’en 1855.

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C’est un quartier résidentiel que l’on n’imagine guère visiter. Et pourtant, il y a tellement de choses à voir quand on se promène dans les Martraits ! Bordé par la rue Porte aux Saints, la Seine et la Rocade, son paysage urbain est pavillonnaire. Rue Alphonse-Durand, ou rue des Martraits, admirez les bâtisses XIXe où la meulière, la brique et les carreaux de faïence se marient harmonieusement, comme la Villa Marie-Louise et son beau balcon en fer forgé. Avenue Victor-Hugo, la cité-jardin de Raymond-Marabout se distingue par ses petites maisons coquettes. 

‘‘ Nez-à-nez avec une fortification médiévale ’’

Découvrir le quartier, c’est aussi longer les fortifications médiévales du vieux Mantes. La Tour Saint Martin en est le plus bel exemple. En descendant la rue des Martraits, on tombe aussi nez-à-nez avec un fragment important de l’ancien rempart. Au-delà de ce mur, jusqu’au XIXe siècle, les parcelles étaient essentiellement des terres cultivables et des vignes, caractéristiques de l’économie locale.

Vocation viticole

À proximité de la Seine, le Centre Abel-Lauvray évoque l’ancien couvent des Cordeliers, fondé au XIIIe siècle pour accueillir les frères mineurs de l’Ordre de Saint-François. Si le bâtiment médiéval a été détruit, le cellier taillé dans la craie et le silex rappelle encore la vocation viticole de la ville. Il porte la date 1621 à l’entrée.

Un peu plus loin, on devine le tracé de la Vaucouleurs grâce aux passerelles qui l’enjambaient autrefois et intriguent aujourd’hui. En face, la clinique vétérinaire s’est installée dans l’ancienne usine élévatoire des eaux de Seine. Elle faisait partie des équipements mis en place par la Ville à la suite de son agrandissement de 1855. Jusqu’en 1975, l’eau prélevée directement dans le fleuve servait pour l’assainissement, le lavage et l’arrosage des rues. La visite se termine devant la façade du lycée Notre-Dame donnant sur la place Hèvre. Qui peut imaginer que deux siècles auparavant, ce bâtiment cossu était… un moulin à blé ?

LE SAVIEZ-VOUS ?
La possession de l’ensemble du quartier des Martraits a fait l’objet d’âpres batailles avec la commune voisine de Mantes-la-Ville. Jusqu’en 1854, les demandes d’extension de Mantes au-delà de ses frontières médiévales étaient restées lettres mortes. Mais la ligne de chemin de fer a coupé le territoire de Mantes-la-Ville en deux. L’annexion du nouveau territoire de 28 hectares s’est faite grâce au versement d’une indemnité.

Article tiré de Mantes-la-Jolie Magazine N°8 - Mai 2022 | A retrouver ICI