La Collégiale Notre-Dame

Patrimoine emblématique du territoire, la Collégiale Notre-Dame domine le paysage mantais. Elle demeure le témoin vivant du passé médiéval et royal de Mantes. Sa parenté historique et architecturale avec Notre-Dame de Paris la classe parmi les plus beaux monuments d’Ile-de-France.

La Collégiale : huit siècles d’histoire 

La construction de la Collégiale Notre-Dame commence entre 1140 et 1150. Elle est érigée à la place d’une ancienne église, attestée avant le XIe siècle. Celle-ci est très endommagée en 1087 pendant le siège de Guillaume le Conquérant. Dès lors, une nouvelle église est édifiée au milieu du XIIe siècle : la Collégiale Notre-Dame. Elle reflète la puissance des Capétiens face aux ducs normands. Cette rivalité explique la construction d’un édifice aux dimensions si imposantes.

La Collégiale est régie par des abbés séculiers jusqu’en 1223, puis par un collège de chanoines, d’où son nom. Lors de la Révolution, l’édifice subit d’importantes dégradations et de nombreux pillages. Le XIXe siècle se présente comme un tournant salutaire pour la Collégiale : elle est classée au titre des Monuments historiques en 1840. L’architecte mantais Alphonse Durand (1813-1881) y mène des restaurations pendant 27 ans. De 1846 à 1873, il lui redonne son lustre et contribue à sa conservation et à sa transformation. Elle demeure aujourd’hui l’une des plus grandes églises gothiques d’Île-de-France.

La Collégiale, miraculée pendant la Seconde Guerre Mondiale

Si Mantes est épargnée lors de la Première Guerre mondiale, ce n’est pas le cas lors de la Seconde. La ville connaît d’importants dommages au cours des bombardements de 1944 : le centre-ville est en ruine, les ponts sont détruits mais la Collégiale reste debout, fière et imprenable.

Les dégâts sont multiples : vitraux, portails et porches sont détruits partiellement ou en totalité, mais la structure et l’envergure de l’édifice ne sont pas altérées. Les vitraux qui composent la grande rose de la façade avaient heureusement été mis à l’abri, au début de la guerre, dans une cave du quartier des Martraits !

Une architecture du premier gothique

Souvent comparée aux cathédrales de Senlis et de Laon, la Collégiale offre une unité architecturale et un lien de parenté avec Notre-Dame de Paris par son style type classique harmonique des façades à 2 tours et par son élévation sur 3 niveaux. Elle conserve encore sa charpente médiévale, semblable à celle de Notre-Dame de Paris et à l’église de Vétheuil.

A l’intérieur, la nef unique, sans transept, s’ouvre sur des bas-côtés et se termine par un sanctuaire bordé de chapelles. Le déambulatoire du chœur repose sur des piliers monolithes tout à fait originaux. En lien avec la forme sexpartite des voûtes des travées de la nef, des piles fortes alternent avec des piles faibles dans l’allée centrale de l’église aujourd’hui paroissiale.

La collégiale Notre-Dame recèle des trésors insoupçonnables

Le portail du couronnement de la Vierge

Il est situé au milieu de la façade. Il est l’une des œuvres les plus remarquables conservées de la fin du XIIe siècle. Entièrement consacré à la Vierge, ce thème connaît un intérêt grandissant dès les années 1150 car cette période est marquée par l'extension du culte marial. En Île-de-France, on le retrouve pour la première fois au tympan du portail occidental de la cathédrale de Senlis où la vierge trône à côté de son fils. L'arbre de Jessé placé dans les archivoltes permet d’attester son ascendance royale. Ce portail est particulièrement intéressant car il a conservé des restes de polychromie.

Au musée de l’Hôtel-Dieu voisin, on peut admirer un remarquable dépôt lapidaire, notamment constitué des têtes couronnées provenant du portail central, et des statues de prophètes provenant du portail des échevins, etc.

La rose du Jugement dernier

La rose du Jugement dernier est l’une des plus anciennes rosaces de France.

Mesurant 9 mètres de diamètre, elle est réalisée en 1210/1220 et restaurée en 2004

La toiture

La toiture aux 44 000 tuiles vernissées est d’inspiration bourguignonne. Son dessin, composé de potences et contre-potences représentant les armes de Champagne, est conçu en 1871. En 2003, la toiture connaît une grande campagne de nettoyage et de restauration.

La chapelle de Navarre

La chapelle de Navarre  est également appelée  Chapelle du Saint Sacrement. Il s’agit de la plus grande et de la plus belle chapelle de la Collégiale. Elle est fondée en 1312 par la reine Marie de Brabant, veuve de Philippe le Hardi, dans un style caractéristique du gothique rayonnant. Les verrières reconstituées en 1905 sont fidèles à celles du 14ème siècle.

L’orgue Merklin

L’orgue Merklin est construit en 1897 par Joseph Merklin, l'un des plus célèbres facteurs d’instruments de l'époque. C’est l’un des derniers orgues symphoniques d’Europe : seuls quatre de ces orgues sur les 400 construits à travers le monde sont encore en état de fonctionnement, dont celui de Mantes. L’association des Grandes orgues de Mantes propose chaque année des concerts d’orgues lors de la saison estivale.

La Collégiale a inspiré de nombreux artistes, découvrez-les au musée de l’Hôtel-Dieu.

Bach Toccata & Fugue in d minor BWV565 par David Hirst, Danion pipe organ, Notre Dame de Mantes-la-Jolie

La ville au chevet de la Collégiale 

Depuis le 20ème siècle, l’édifice présente certains désordres structurels, notamment concernant ses arcs-boutants, les parties supérieures des chapelles du chevet et certaines piles des tours occidentales. Depuis de nombreuses années, la Ville a initié un gigantesque chantier de restauration en s’appuyant sur du mécénat. Avec le soutien de la Fondation du Patrimoine, la Ville propose des appels aux dons en souscrivant via le site : www.fondation-patrimoine.org ou directement sur le lien suivant : https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/collegiale-notre-dame-de-mantes-la-jolie